lundi 11 août 2008

Poussière d'ange

Le texte qui suit est très différent de ce que j'écris ici d'habitude en s'éloignant quelque peu du mandat de ce blogue, mais je tenais à partager un moment important de ma vie auquel je viens tout juste de faire face il y a quelques minutes.

En effet, comme plusieurs le savent déjà, j'ai perdu mon enfant il y a quelques mois et comme vous vous en doutez, ça m'a fait un dur coup. Depuis, je suis en congé jusqu'au 2 septembre, histoire de m'aider à faire mon deuil et ainsi, de penser un peu à moi. Mais depuis quelques temps, je pense sans cesse à ce dont il aurait pu avoir l'air. Je pensais constamment à mon p'tit Tristan, sans avoir pu le voir ou même ne serait-ce que le prendre dans mes bras quelques instants et le bercer. Je ne regrette cependant pas la décision que j'ai prise, car je sais pertinemment que c'était la meilleure chose à faire pour lui, comme il aurait été trop fragile pour vivre en ce monde.

Cependant, j'ai redemandé les photos prises par l'hôpital il y a quelques jours et je les ai justement reçu ce matin. J'ai hésité encore avant d'ouvrir l'enveloppe en la tenant dans mes mains pendant un bon moment, la retournant de tous les côtés, comme si une partie de moi ne voulait pas, bien que je me disais que cela me ferait du bien malgré tout. Il y a environ 30 minutes de ça, je me décide enfin à l'ouvrir, comme j'ai aussi laissé l'enveloppe près de moi, ça me chicotait trop. J'ouvre et je l'aperçois. Finalement, ce n'est pas si pire que ça et même que je m'attendais à un plus grand choc que ça. J'étais vraiment prête finalement. Il est un peu amoché certes, avec un bleu sur le côté de sa petite tête et son «bec-de-lièvre». Ça l'air pire que c'est en réalité, surtout que ses minuscules paupières étaient encore solidement soudées à ce stade. Mais je remarque aussi qu'il aurait probablement eu le nez de son papa. Enfin, présentement, je me sens déjà mieux et j'ai au moins quelque chose de tangible pour le regarder autant que j'en aurai envie. Et malgré tout ces petites malformations, il est beau, surtout bien emmitouflé dans son petit châle blanc, il a l'air d'un petit ange paisible. Maintenant, il aide grand-maman à veiller sur papa et maman de là-haut!

Je te dédie alors cette chanson, pour toi, Tristan, qui sera toujours ma petite poussière d'ange et tu demeureras éternel dans mon coeur....

5 commentaires:

St3ff4ny a dit…

Je ne sais pas quoi dire, c'est très émouvant. Après réflexion, je me sens presque «cheap» de ne penser qu'à mes problèmes matériels et financiers en ce moment. Je me dis que ça pourrait être pire, j'aurais pu en plus être malade ou quoi que ce soit dans le genre. J'aurais pu perdre un être cher. Ça me conforte en me disant que finalement, si ce n'est que ça mes problèmes, je vais facilement passer au travers avec peut-être seulement quelques égratignures.

Patch a dit…

Ah, come on, chacun a ses problèmes, peu importe la gravité. Ce n’est pas un concours de celui qui fait le plus pitié, non plus. Tu n’as vraiment pas à te sentir cheap. Ce qui compte là-dedans, c’est quand même que j’ai senti que vous étiez là quand la tempête est passée de notre bord. Soyez assurés que, si elle est rendue par chez vous, on est là...

Phil a dit…

Très beau texte.

Mab a dit…

Y'a pas à savoir c'est qui entre vous deux qui fait plus pitié, selon moi. Toutes les épreuves dans une vie, qu'elles soient psychologiques, physiques ou matérielles devraient être jugées à part égale.

Pascale, la perte d'un être cher est souvent troublant et affligeant, personne -surtout toi- ne devrait subir le départ d'un enfant. Les démarches que tu as entamées pour les photos de Tristan tient du courage. Ç'a été un moment marquant dans ta vie et c'est pas tout le monde qui serait sorti aussi fièrement que toi de cette situation.

Une chose que je me demande: Papa était-il présent lors de la découverte des photos?

Pis Stef, réaliser qu'on est pratiquement banqueroute est un moment dur à prendre, j'en connais un rayon là dessus. Ne jamais être sûr du confort matériel ni monétaire, qu'on le veuille ou non, est très désagréable. Personne n'aime l'incertitude face à savoir si on pourra manger à notre guise ce qu'on souhaite.

Manger de la soupe pendant des mois, c'est un chapitre qu'on subit au Cegep, pas quand on a 23 ans (ou 22 là). C'est à ce moment qu'on se sent minable, surtout quand avant on en profitait.

Par contre mes amies, ce genres d'épreuves nous fait avancer dans la vie et ça nous permet de devenir plus matures, ça nous renforces l'esprit.

Je vous supporterai dans tous les drames qui croiseront vos chemins, soyez-en sûres. Je ne pourrais probablement que vous offrir un calin ou un verre, mais mon esprit tentera de vous apporter de la chance et du positivisme.

:) Mab

Pakou a dit…

Merci à tous de me lire et de me supporter dans ce que je vis, ça fait vraiment chaud au coeur!!

Et oui, comme je te disais Stef, t'as tellement pas à te sentir cheap tu sais. Tu as tes problèmes à toi et ce n'est pas moi qui va juger. De plus, je suis parfaitement d'accord avec Maya sur tous les points. Avec le confort et le rythme de vie que j'ai depuis un bon bout de temps déjà, on s'habitue et quand on retombe à un niveau «plus bas», ça donne un dur coup, c'est certain!!

Bref, je serai toujours là pour vous supporter, peu importe ce que vous vivrez. Enfin, je ferai mon possible. Ce sera ma façon de vous remercier de votre support à mon tour. ;)